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STAARP Tandem
Avec la staarp on voit la vie en rose !

Notre délégation Staarp - -Section Tandem des Auxiliaires des Aveugles de la Région Parisienne est dédiée à promouvoir la pratique du vélo tandem en région Parisienne et à créer une communauté de personnes partageant cette passion. Nous organisons régulièrement des sorties, des événements et des séjours pour permettre à tous les membres de se divertir et de progresser.

Pyrénées 2005

Itinérant à tandem à travers les massifs pyrénéens

Article mis en ligne le 15 mai 2018
dernière modification le 3 mars 2024

Pyrénées 2005

Du 26 au 30 juillet, deux équipages tandem (Philippe et Alexandra, Christian et Mao), accompagnés de Bernard en solo et assistés par Michel en voiture,

ont effectué une randonnée de plus de 500 kilomètres à travers les Pyrénées.

Ils se sont tous retrouvés le dimanche en fin d’après-midi chez Yvette et Jacques, ancien staarpiste, à Calmont à une trentaine de kilomètres au sud de

Toulouse , dans une maison très calme en pleine nature, avec une piscine dont certains d’entre eux se sont empressés de profiter.

Départ de Calmont

Départ de Calmont

Le lendemain, les deux tandems partent pour une balade le long du Canal du Midi. Puis retour à travers le Lauragais, avec quelques belles côtes en guise

de prologue.

Le mardi, Bernard est déjà parti en solo lorsque les deux tandems quittent Calmont. Au Mas d’Azil (une curiosité), la route traverse une grotte pendant

environ un kilomètre. Le temps d’une photo, Michel, directeur sportif de circonstance, prend une barre de céréales pour se remettre de ses premières émotions.

Un peu plus loin, des petites chapelles s’égrènent le long d’un chemin en lacets à flanc de colline. Ça ressemble à un cimetière mais il s’agit en réalité

d’un chemin de croix. Après quelques hésitations pour trouver la bonne direction sur de petites routes de campagne, les deux tandems se séparent un peu

avant Saint-Girons . Philippe et Alexandra seront hébergés à Figarol chez des amis de Bernard qui les rejoindra par la vallée sous un soleil de plomb :

34 degrés à l’ombre...

Christian et Mao, ainsi que Michel dans la voiture suiveuse, vont dans un gîte près d’ Arrien . C’est un gîte agréable avec une piscine, niché dans la montagne

en haut d’une côte très pentue. Colette, la patronne, les accueille : « c’est la première fois qu’un tandem monte jusqu’ici » dit-elle, « alors, un vœu

s’impose ! » . Au cours du repas du soir, ils dégustent du confit de canard et d’excellents fromages de la vallée de Bethmale , en compagnie d’autres cyclotouristes

et d’un marcheur anglais.

Le mercredi, Mao et Christian partent de bonne heure, car la journée s’annonce difficile. Après avoir traversé plusieurs villages, ils atteignent le col

de Portet d’Aspet (1069 mètres) encore bien fringants ! La descente présente des passages à 17 % et la prudence est exigée.

Un peu plus loin, une stèle érigée sur le bord de la route rappelle la mémoire de Fabio Casartelli, coureur cycliste qui s’est tué sur cette même route

au cours du Tour de France 1995. La montée du col de Menté (1349 mètres) s’avère sérieusement ardue d’autant plus que la chaleur est déjà là et que les

sauts de chaîne répétés ne permettent pas d’utiliser le développement souhaité. Une pause à mi-parcours est la bienvenue. La chaussée est couverte d’inscriptions

à la peinture encourageant les coureurs du Tour de France qui sont passés par ici une semaine et demi auparavant. Après avoir franchi le col, le pique-nique

a lieu dans la vallée à Saint-Béat , au bord de la Garonne qui n’est pas encore un fleuve. En début d’après-midi, voilà les premiers lacets de Peyresourde

. L’ascension n’est pas bien méchante mais les efforts fournis dans la matinée se font sentir à présent. Le paysage devient grandiose à l’approche du col.

Au col de Peyresourde

Au col de Peyresourde

Pendant ce temps là, Philippe et Alexandra quittent Figarol et rejoignent Bagnères-de-Luchon par la vallée. Ils abandonnent leur excédent de bagages à Michel

et attaquent Peyresourde . Les 14,5 kilomètres paraissent longs, d’autant plus que le soleil chauffe dur. Sans pause, ils atteignent le haut vers 13 heures

et savourent une bonne petite omelette. C’est à ce moment qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont oublié dans la voiture les clefs de la maison de la sœur de Philippe,

le lieu d’hébergement à Val-Louron . Comme ils ont un peu d’avance sur leurs camarades et qu’ils sont à la porte, ils prendront le temps de faire les courses

pour le dîner et même une petite sieste !

Plus tard, dans l’après midi, dans la montée vers Val-Louron , avec des virages en épingle, Christian et Mao rejoignent Bernard qui monte à pied. Il refusera

l’assistance de Michel. Même, il met un point d’honneur à finir les 300 derniers mètres sur le vélo, au milieu des vaches, et juste avant l’orage ! La

maison de la sœur de Philippe est confortable : c’est le seul soir où ils préparent eux-mêmes la popote, après un apéro bien mérité.

A Val-Louron

A Val-Louron

Le jeudi, c’est une courte étape. Il ne fait pas encore chaud lorsque le col d’Azet (1580 mètres) est franchi puis c’est la descente dans la vallée d’Aure.

Une halte pour acheter des produits régionaux (fromage et miel) sur un grand marché qui se tient sur la place principale d’ Arreau . Dès la sortie de la

ville, la route commence à s’élever en direction du col d’Aspin (1489 mètres).

Michel et Bernard, qui s’est transformé en co-assistant, trouvent un endroit tranquille pour le pique-nique, à l’ombre des arbres au bord de l’ Adour ,

près de Sainte-Marie de Campan . L’arrivée à Pouzac chez Mireille et Michel se fait au cœur de l’après midi, juste avant les premières gouttes. Michel,

l’un des mécaniciens de la STAARP, utilise ses talents pour quelques réglages techniques. La soirée est pluvieuse, la nuit orageuse.

Au col d’Aspin

Vendredi, c’est le grand jour. Départ à 7 h 20, en direction du col du Tourmalet : 16 kilomètres d’approche en faux plat montant dans la vallée jusqu’à

Sainte-Marie-de-Campan . Puis c’est la longue ascension de 17 kilomètres qui mène au col du Tourmalet . Le début n’est pas difficile mais, très vite, les

pourcentages augmentent : 8, 9, 10 % avant La Mongie où s’effectuent un regroupement et une pause. Le café chaud du thermos de Mireille est apprécié. Les

deux tandems arrivent roue dans roue au sommet (2115 mètres) après 2 h 17 de montée. La réputation du col n’est pas surfaite ! Bernard n’a d’yeux que pour

la beauté du paysage, tandis que Michel se laisse séduire par les lamas.

Là-haut il fait très froid ! Des journaux sous le maillot plus le K-way sont nécessaires avant d’entamer la descente, le long de laquelle il faut songer

à s’arrêter périodiquement pour laisser refroidir les jantes échauffées par le frottement des patins de frein.

Au Tourmalet

Au Tourmalet

Les deux équipages suivent la Gorge de Luz pendant une dizaine de kilomètres avant de pique-niquer à Pierrefitte-Nestalas . Les jets d’eau bruyants qui

leur font face ne perturbent ni leur quiétude ni leur appétit (melon frais, tomates, œufs durs, sardines, fromage), Michel et Bernard ont tout préparé.

Tout va bien ! La pause se prolonge au bistrot le temps de prendre un café et d’écrire quelques cartes postales. Le gîte et le couvert ne sont pas loin.

Celui-ci se situe dans la montée du Soulor , mais surprise (ce n’est pas dans le road book), pour atteindre le refuge du Haugarou, lieu d’hébergement du

jour, il faut gravir le col de Couraduque (1367 mètres). Encore 6,8 kilomètres d’ascension avec des pourcentages de 7 et 8 % très casse-pattes. Une fois

en haut, il reste 3 kilomètres sur un chemin caillouteux dans la forêt où le VTT aurait été plus approprié. Et comme ce n’est pas suffisant, voilà qu’il
pleut !

Pour le couchage, les premiers arrivés sont les premiers servis. Il s’agit d’un alignement de matelas en bas et en haut sur une sorte de mezzanine, à laquelle
on accède par une échelle. Il ne reste qu’une couchette en bas pour Bernard. Les autres sont occupés par une bonne dizaine de randonneurs pédestres venus
pour certains en famille. Michel s’installe un matelas dans le cabinet de toilette et tout le monde est satisfait ! Au menu du soir, garbure, suivie de
gratin dauphinois et saucisses, puis crêpes. Michel craque pour une part de tarte aux myrtilles. Myrtille, c’est aussi le nom du beau Saint-Bernard qui
guette la moindre miette !

Samedi, le groupe se divise en deux. Philippe et Alexandra vont rejoindre Tarbes et prendre le train pour aller récupérer leur voiture chez Yvette et Jacques
à Calmont.

Pour Mao et Christian la journée s’annonce rude ! Ils rejoignent le Soulor (1474 mètres), où 12 kilomètres d’ascension les attendent, via le col de Spandelles
(1378 mètres). La pente se révèle exigeante pour les organismes (plus de 7 % de moyenne). La fraîcheur matinale due à un temps couvert est vraiment propice
à la pratique du vélo. En effet, de nombreux cyclistes sont de sortie, et pas seulement des cyclistes. Ce sont des zones pastorales où vaches et brebis
circulent librement. Ici, pas d’inscription à la gloire des coureurs mais des inscriptions « Non aux ours » et « Mort aux ours et aux loups ». Lors d’une
pause, un vautour prend son envol et son aisance laisse rêveur !

Après le col du Soulor , la route en corniche bordant le Cirque du Litor s’enfonce dans les nuages avant le col d’Aubisque (1709 mètres). L’air est frais
et humide et le coupe-vent est vraiment de rigueur. Il faudra attendre la vallée d’Ossau pour retrouver un peu de chaleur et une solide collation. Eh oui !
La fatigue est là et le dernier col inquiète un peu. Les premiers kilomètres de Marie-Blanque (1035 mètres) ne sont pas très faciles, puis la route traverse
un grand plateau, le plateau du Bénou . Encore quelques kilomètres dans la forêt et ils atteignent le col où paissent tranquillement trois ou quatre ânes.
Le temps d’une dernière photo et en route vers Issor .

Dans la descente, une crevaison, vite réparée par les polyvalents Bernard et Michel, les retarde quelques instants. La proximité de l’arrivée donne un regain
d’énergie qui les pousse vers ce havre de repos, tant espéré maintenant. Mais pour atteindre le gîte (la ferme des sangliers), il faut franchir une dernière
difficulté. A savoir une côte de plus de 3 kilomètres, pour le coup vraiment casse-pattes ! Ils y parviennent exténués mais ravis d’avoir pu réaliser ce
projet ambitieux et fou à la fois.

En résumé, 489 kilomètres et 6 cols pour Philippe et Alexandra, 538 kilomètres et 11 cols pour Christian et Mao et la traversée de paysages magnifiques.

Merci à tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre afin que ce périple s’effectue dans de bonnes conditions.

Alexandra, Philippe, Christian, Mao, Michel et Bernard